Prof de prépa VS prof de ZEP

Ces indignés de profs de prépa ne sont pas très contents qu’on baisse leurs salaire, à peu près équivalents à trois SMIC (par mois et non par trimestre comme les autres péquenots), pour aller financer les pauvres. Comme on les comprend…

[Pour un topo factuel de la situation, voir ici ]

Sérieusement, n’importe qui gueulerait si on baissait son salaire, même pour les meilleures raisons du monde. Donc je ne vais pas me demander si c’est une bonne stratégie ou non, ni si ces profs ont raisons de ronchonner. Mais simplement POURQUOI les profs de prépa ont un meilleur salaire que leurs collègues de ZEP à la base ?

Pour simplifier, je vais appeler le prof de prépa Charles-Henri et celui de ZEP, Toto. Sacré Toto.

La préparation des cours :

J’aurais tendance à dire que Charles-Henri a la tâche facile quand il s’agit de préparer ses cours. Il peut se contenter de bourrer le mou de ses étudiants, qui s’empresseront d’obtempérer, flippés de manquer quelque chose qui ressortira en exam.
Alors que Toto, lui, doit chercher comment intéresser Mamadou et Bamboula, les deux casse-couilles du fond, aux grands auteurs que sont Zola et Hugo. J’aurais presque pitié, pour le coup.

Le cours :

Y-a-t-il vraiment besoin de développer ? Charles-Henri se tape une classe de robot programmés pour étudier alors que le pauvre Toto se piffre un groupe qui n’a qu’une envie : déclencher l’alarme incendie. Avec un vrai incendie.

Les corrections :

Charles-Henri doit probablement se farcir des piles de copies doubles tartinées d’encre pour chaque élève. C’est comme s’il devait relire Madame Bovary à chaque interro surprise. Pour le coup, ça justifierait un salaire démentiel.
Mais Toto devra batailler ferme contre la dépression qui le menace à la vue de la copie de Fatima, qui lui écrit que le Roi Soleil s’est fait décapiter le 11 novembre 1933 parce qu’il luttait contre la traite des nègres de Chine. Bordel, les chinois ont même contrefait les esclaves… Jusqu’où iront-ils ?

Les responsabilités :

Ah bah là c’est sûr, Monsieur Charles-Henri forme les futurs élites, les diplomates et autres pingouins. Tout de suite, ça claque. Alors que « j’enseigne le théorème de Thalès à des futurs serruriers », ça le fait moins, surtout s’il y a une petite note de honte dans la voix. N’empêche, qui c’est qui vient te dépanner en pleine nuit parce que t’as perdu tes clés, petit pochtron ?

Conclusion :

Envoyez Charles-Henri en ZEP, on verra s’il a toujours envie de chouiner.

Les cervelles des Miss ne sont pas laissées à l’abandon, c’est juré

J’ai découvert avec une stupeur proche de l’indignation que les candidates pour devenir Miss France passent un test de culture générale. J’avais déjà entendu ça, mais je croyais que ce n’était qu’une rumeur, une sorte de mythe farfelu. Apparemment, non.

Je me suis donc penché sur ce test. Et surprise, je ferais probablement une assez mauvaise Miss France. Mince, pourtant j’y croyais.

« Mais quel est cet idiot », pensez vous. Mais attendez un peu de voir le test. Autant il y a des choses ridiculement simples, autant il y en a que je trouve affreusement compliquées. Je ne vais pas balancer tout le test (si vous voulez le voir, il y a un lien en bas ; ou google), seulement ce qui me fait marre. On commence très fort avec une catégorie « Mode et Luxe ». Voila les questions :

Qui est Carine Roitfeld ?
Citez le célèbre couturier de la Maison Chanel
Qu’est ce qu’un « Angel » chez Victoria’s secret ?
Qu’est ce qu’une paire de stiletto ?

J’imagine que tout cela a un sens pour les lectrices assidues que sont les Miss, mais pas pour le pauvre inculte que je suis. Je me sens nul, minable, bête… Non, je déconne.

Ensuite, une catégorie « Histoire-géo » du niveau CM2 qui nous demande, par exemple, de citer les cinq continents. Pas facile.

Numéro trois, une catégorie « Politique » dans laquelle on nous demande comment s’appelle le fils de Kate et William. Faites carrément une catégorie « People », ça ira plus vite…

Numéro quatre, la catégorie Economie/Actu, dans laquelle on demande, par exemple, la différence entre un CDI et un CDD, ou ce qu’est le RSA. J’espère très sérieusement qu’elles peuvent toutes répondre à ces questions…

Sport : pas grand chose à dire. Ça ne vole pas bien haut mais au moins, on ne demande pas la marque de maquillage de Laure Manaudou.

Numéro six, catégorie « Miss ». Un peu de culture d’entreprise ? Question : de quelle région est originaire Mareva Galanter ? Mh ? Vous ne savez pas ? Ah désolé, mais dans ce cas vous ne pouvez pas être Miss France. Connaitre la région natale d’une « célèbre » actrice/mannequin/chanteuse/barbie est indispensable pour être Miss. Allez, cassez vous.

Suivant : Logique/Mathématique. Encore du niveau d’école primaire, mais bon, les maths on s’en fout, c’est quand même mieux de savoir qui est Carine Roitfield. Bref, c’est le minimum requis pour vérifier qu’elles ont un cerveau en état de marche.

Numéro sept, Ciné/TV. Pas grand chose à dire, il suffit de suivre l’actu, même de très loin.

Numéro huit : Musique ! En fait, je trouve ça assez difficile. Par exemple, « Avec qui Rihanna signe t-elle son duo « Monster » ? ». Je n’en ai foutrement aucune idée et j’en suis absolument fier et heureux.

Et enfin, Littérature ! Le nombre de question donne déjà l’image qu’on se fait de nos miss, puisqu’il s’élève péniblement à trois alors que toutes les autres catégories en ont au moins quatre. Peut être que ceux qui font les questions n’en ont pas trouvé de quatrième… Mais bon, on demande quand même ce qu’est un alexandrin, on se fout pas de leurs gueules.

C’est la fin de ce test. Avez-vous pu répondre à tout ? Si oui bravo, vous pouvez candidater pour devenir Miss France, vous ferez un malheur. Vérifiez que vous êtes équipé(e) d’un vagin, quand même. Je crois que c’est éliminatoire. Et si non, vous pouvez retourner réviser, bande de cancres dégénérés.

 

Le test est ici : http://tele.premiere.fr/News-Tele/Miss-France-2014-decouvrez-le-test-de-culture-generale-soumis-aux-candidates-3896458

Photographe, ce beau métier

Plus besoin d’aller en Afghanistan pour se faire plomber, les locaux de Libé suffisent. Un assistant photographe s’est fait tiré dessus dans le hall de Libération, à Paris. Son pronostic vital est engagé, tout ça, bref : il est dans la mouise.

Le bougre est un freelance qui bossait pour Next, une filiale de Libé axée sur la mode, culture, ce genre de truc… Il est venu faire des repérages. Veni, vidi… Heu…

On imagine pas un gars qui prend des risques H24 en allant photographier des tanks dans la bande de Gaza. On imagine bien : « Fais l’amour à la caméra » (avec l’accent italien qui va bien). D’accord, dit le tank. Boom.

Plutôt le genre à avoir commencé des études pour pouvoir, un jour, photographier Kate Moss et son légendaire minois. En tout cas, il devait se croire hors de danger, dans les tranquilles locaux d’une rédaction parisienne. Que nenni, petit naïf.

Toujours est-t-il qu’on assiste à un magnifique mouvement de panique générale qui consiste à foutre des policiers devant toutes les rédactions parisiennes. Allez les mecs, on sait tous que vous n’allez pas rester là indéfiniment. Le prochain forcené n’aura qu’à attendre que ça se tasse pour venir défourailler sur le premier caméraman venu.

Et en attendant, l’assistant photographe est en train de caner à l’hosto. Il s’en fout pas mal que les locaux de Libé soient gardés par la légion étrangère, maintenant.

Courage mon gars, Kate Moss t’attend.